
Photo: Photo fournie par le Groupe Tanguay Jacques Tanguay, fondateur de la Fondation Maurice-Tanguay
Jacques Tanguay a hérité de la fibre philanthropique de son père, l’illustre Maurice Tanguay, et l’a ensuite retransmise à ses trois garçons. Son fils Olivier est aujourd’hui directeur de la Fondation Maurice-Tanguay, qui vient en aide aux enfants à besoins particuliers et à leur famille.
À l’heure où l’organisme continue d’établir des records de collecte de dons, l’homme d’affaires n’a de cesse de s’émouvoir du dévouement des Québécois. « On a une population extrêmement généreuse. On ne peut pas donner de leçons sur la philanthropie, se réjouit-il. C’est libre à chacun, de la façon dont on veut le faire. L’implication sociale se fait autant par le bénévolat et par le cœur que par l’argent, lorsque c’est possible. L’économie de notre société n’est pas la même que dans des villes comme New York ou Los Angeles. »
Une croissance constante
La Fondation Maurice-Tanguay a fait du chemin depuis ses débuts, en 1991. L’organisation est née d’un tournoi de golf à Lévis, qui avait pour but de financer la rénovation de la salle pédiatrique du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL). La nièce de Jacques Tanguay y avait séjourné un an, raconte-t-il. Son grand-papa Maurice allait souvent visiter la fillette et trouvait terne à pleurer l’aile réservée aux enfants. Les Tanguay ont donc entrepris d’y insuffler un peu de couleur.
Au fil des ans, à mesure que l’entreprise familiale, Ameublement Tanguay, gagnait en résultats et en prestige dans la province, son équipe s’investissait toujours davantage dans la communauté. « Ça faisait partie de la nature de l’entreprise », précise Jacques Tanguay.
Et les besoins étaient grands. Alors impliqué dans la Fondation de l’autisme de Québec, Jacques Tanguay a constaté que le conseil d’administration à sa tête était essentiellement composé de parents peu outillés pour solliciter des dons auprès des gens influents. Monsieur Tanguay y a donc greffé son expertise et ses contacts. Son apport s’est matérialisé avec la mise sur pied d’une colonie de vacances pour les bambins autistes à Lac-Beauport.
Forte d’une grande visibilité médiatique, la Fondation Maurice-Tanguay a vu les demandes se multiplier, et ses activités de collecte de dons se diversifier : randonnées cyclistes, tournois de golf, etc.
Puis, en 1997, Jacques Tanguay a eu l’idée de créer la Maison Tanguay, offerte en prix dans un concours annuel. Les participants peuvent en faire la visite virtuelle, et cette initiative demeure la principale source de financement de l’organisation.
« La communauté participe au tirage, non pas pour gagner une maison, mais plus pour contribuer à la fondation. »
Jacques Tanguay
Il évalue d’ailleurs à plus de 4,2 millions de dollars la somme amassée par la vente de billets durant l’édition de l’an dernier.
Depuis sa création, la fondation a remis plus de 30 millions à des ménages touchés par la maladie ou d’autres maux sociaux, à raison d’environ 3 millions par an. « Notre but, c’est d’aider le maximum de familles avec des enfants à besoins particuliers. Souvent, on fournit une pièce d’équipement ou on répond à un besoin supplémentaire, pour aider l’enfant à vivre comme il faut dans son environnement, à l’école ou à la maison. On reçoit des milliers de demandes par année et on les traite une par une. La reconnaissance que les familles ont envers la fondation est extraordinaire ! »
Sportifs de père en fils
C’est en 1983 que Jacques Tanguay a rejoint Ameublement Tanguay. Il a par la suite cédé les opérations de l’entreprise à son fils Charles il y a quelques années.
Au cours de sa vie, Jacques Tanguay a également nourri une passion pour le sport. On lui doit la mise sur pied du programme de football Rouge et Or de l’Université Laval et des Remparts de Québec « deuxième génération ».
Aujourd’hui, il prend plaisir à « encadrer, conseiller » les siens quand ils ont besoin de son aide, en plus de se vouer également à d’autres types de projets tels que l’immobilier. Il n’a aucune intention de prendre sa retraite, mais s’autorise ici et là des séjours à New York ou ailleurs avec sa conjointe, une fantaisie que ce bourreau de travail ne se permettait jamais jadis. « Je continue mon implication comme je l’ai toujours fait depuis près de 30 ans », glisse l’homme, qui entrevoit avec optimisme 30 nouvelles années d’exercice pour la Fondation Maurice-Tanguay.
Source : Le devoir